En médecine, la balance bénéfice - risques est l'établissement d'une comparaison entre le bénéfice apporté par un traitement et les risques que celui-ci comporte, sous forme d'effets secondaires divers.
Lors d'une épidémie ou d'une pandémie, en plus de chercher à établir des prises en charge thérapeutiques ou de produire des vaccins, afin de limiter la transmission du germe pathogène contagieux, on prend différentes mesures et, là aussi, il convient de se référer à une balance bénéfice - risques, qui est toujours subjective.
En ordonnant un confinement, les autorités ont empêché certains de gagner leur vie, mais ces personnes ont pu bénéficier de mesures économiques compensatoires. On a donc évalué que le bénéfice apporté par la diminution de circulation du virus outrepassait le fait d'altérer l'économie et il semble assez normal, dans une certaine mesure et pendant un certain laps de temps, de faire passer la santé de tous avant l'économie.
On aurait également pu ne confiner personne et favoriser la circulation du virus pour tenter d'aboutir à une immunité collective, comme la Grande-Bretagne l'a fait avec, apparemment, plus de déconvenues que de succès, mais ce n'est pas ce qu'ont choisi les autorités suisses. Chez nous, alors qu'on ignorait quasiment tout du mode d'action du Sars-Cov2 qui a abouti au décès d'un nombre important de nos concitoyens, dans des circonstances vraiment terribles, on a préféré assurer la sécurité immédiate.
On a fait de même avec toutes les mesures prises : à part la distanciation sociale, toutes les autres mesures étaient plus ou moins contraignantes : désinfection des mains, port du masque, télétravail, inscriptions obligatoires lors de la fréquentation des restaurants et autres.
Ce qui a rendu les choses difficiles, c'est la différence de l'altération de l'état de santé des personnes touchées, en fonction des classes d'âge. Les enfants sont généralement beaucoup moins sévèrement atteints que les adultes, quoique porteurs. A ce sujet, on a à peu près tout entendu : les enfants ne seraient quasiment pas porteurs du tout, ou, au contraire, peu symptomatiques, c'est eux qui propageraient le virus de manière sournoise car non décelable.
Les enfants font partie de la population dite vulnérable et il me semble qu'ils paient un lourd tribut au virus, mais encore plus aux mesures qu'on a prises.
Dans un téléjournal du 19h30 de la RTS, on apprenait de la bouche de Stéphane Koch, alors porte-parole de l'OFSP, que, d'un point de vue épidémiologique, fermer les écoles n'aurait pas été indispensable, mais que c'était tout de même bien "pour qu'on comprenne". Cette annonce qui rendait absurde le fait d'avoir privé les enfants de cours et, encore plus, de la présence de leurs petits camarades, amenant des bouleversements organisationnels dans les familles, n'a abouti à aucune réaction populaire d'indignation et on peut s'en étonner.
Et que dire de ceci ?
C'est la 2ème fois que les urgences pédiatriques de Genève sont saturées par de jeunes patients souffrant de maladies respiratoires aiguës, dont des bronchiolites. Selon les dires même des pédiatres, ils n'ont pas pu développer une immunité suffisante pour se défendre contre les virus respiratoires en raison des mesures de distanciation. Personnellement, je trouve les images de petits en détresse respiratoire vraiment difficiles et de nature à s'interroger sur la balance bénéfice - risques d'une partie de nos mesures, qu'on a toujours le choix de réajuster.
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