La maltraitance émotionnelle, celle qui consiste à mentir, dénigrer, pour décrédibiliser l’autre, est d’une violence rare.
Le processus pervers qui consiste à utiliser la manipulation dès qu’autrui a un avis différent, une position différente, un ressenti différent, les menaces implicites et vagues – quand c’est vague c’est beaucoup plus effrayant car ça laisse à autrui loisir d’imaginer tout ce qui risque de lui arriver – mine bien trop souvent notre vie sociale et nos institutions.
La Suisse est l’un des pays avec le taux de suicide le plus élevé. Réagir à la violence par la violence se fait préférentiellement, dans notre pays si bien-pensant, en s’attaquant soi-même plutôt qu’autrui.
Je prétends que non seulement cette maltraitance-là, particulièrement lorsqu’elle est institutionnalisée, mène fréquemment à la maladie, physique ou psychique, à une perte de repères, au désespoir, à l’isolement social, dans un contexte de manque de solidarité et d’implication de ceux qui en sont témoins et qu’elle mine notre société par le fond, de manière sournoise, avançant masquée et rampante.
Un jour, plutôt que de traiter ses symptômes, il faudra bien traiter le mal à la racine. La maltraitance émotionnelle est un piège : confronté à qui nous agresse, pour éviter de réagir en symétrie et de répondre avec violence, il vaut mieux parfois quitter la place. Mais quitter la place, dans un contexte institutionnel, signifie que cette maltraitance a tout loisir de continuer à être perprétrée sur un-e autre que soi. Et voilà sa victime prise au piège : sauver sa peau en violant ses valeurs de solidarité ou faire face au risque d’être broyé par la perversion mentale, l’indifférence générale, la machine judiciaire qui n’a parfois de « justice » que le nom et l’ignorance crasse ou le déni de ce qu’est notre psychisme.
Les émotions se manifestent à travers le corps et, par moments, je suis prise de nausée…