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UNE APPROCHE INTEGRATIVE DE LA SANTE

En automne 2017, le CHUV (Centre Hospitalier Universitaire Vaudois), Lausanne, Suisse, a ouvert une consultation en médecine complémentaire où différentes thérapies dites alternatives sont proposées aux patients, notamment en cas de cancer, afin de compléter les traitements en médecine classique.

S’il n’est pas toujours facile de se retrouver au milieu de la pléthore de thérapies diverses qui ont éclos ces dernières années, on peut dire qu’on parle de naturopathie lorsqu’on utilise des médicaments naturels, dérivés de plantes, voire de substances animales, comme le venin d’abeille par exemple, dont on dit qu’il soulagerait notamment les douleurs causées par l’arthrite.

Parmi les approches naturopathiques, certaines consistent à lutter contre les symptômes ou contre les causes des maladies de la même manière que le fait la médecine classique, la différence première étant que les substances utilisées sont naturelles plutôt que produites synthétiquement, engendrant en général moins d’effets secondaires, avec, souvent, une efficacité moindre également.

L’autre courant de la naturopathie, dont l’homéopathie fait partie, consiste, lui, à traiter le terrain, à soutenir la personne dans son fonctionnement, plutôt qu’à contrer des symptômes. On ne donnera donc pas la même substance à toutes les personnes affectées d’une même maladie, puisqu’on s’intéresse d’abord à la manière particulière qu’a l’individu de lutter contre la maladie et, plus généralement, de fonctionner au quotidien. L’hypnose, la méditation, le yoga, font partie de ce courant-là.

La médecine intégrative est une approche qui combine la médecine classique et la médecine complémentaire. Dans le dossier très intéressant, détaillé et assez complet, de l’Illustré du 21 mars 2018, le Docteur Pierre-Yves Rodondi parle de son expérience en tant que directeur de cette nouvelle consultation du CHUV et je vous invite à le lire.

Ce médecin parle, entre autres, de ce qui freine le recours à la médecine complémentaire, parmi le corps médical mais également, selon lui, au sein de la population et du monde politique. En tant que naturopathe, un passage m’a fait bondir, celui où il déclare que ces réticences proviendraient du fait que « dans la plupart des thérapies complémentaires, le mécanisme d’action n’est pas clair ». C’est tout à fait vrai. Ce qui est également vrai, c’est qu’en médecine classique également, un nombre relativement élevé de traitements médicamenteux sont prescrits, sans qu’on comprenne exactement comment ils améliorent une pathologie donnée. On les prescrit donc parce qu’on a remarqué, souvent par hasard et en les donnant pour traiter autre chose, qu’ils soulageaient des symptômes liés à une autre maladie dont souffrait la personne. On peut alors parler de médecine empirique, c’est-à-dire d’une médecine basée sur l’observation et l’expérience : ça fonctionne mais on ne sait pas pourquoi.

Toutes les médecines alternatives sont empiriques et la médecine classique l’est également, même si elle peine à le dire, dans l’utilisation qu’elle fait parfois des médicaments psychotropes, qui modifient le fonctionnement du système nerveux. Ainsi, la prescription d’antidépresseurs diminue les douleurs chroniques, certaines substances anti-épileptiques diminuent les symptômes des neuropathies et équilibrent l’humeur des personnes souffrant de bipolarité. Ce, sans qu’on comprenne exactement pourquoi.

Savez-vous que :

  • l’homéostasie – cette capacité de notre organisme à maintenir un équilibre de notre fonctionnement – signifie que notre état habituel est la santé. Tout en nous contribue à la maintenir et à la rétablir lorsqu’on est soumis à des stresseurs externes divers, ce qui fait que notre sang coagule quand on se coupe, que nous maintenons une température corporelle constante qu’on soit en été ou en hiver, qu’on cicatrise quand on se blesse et qu’un retour à l’équilibre se fait éventuellement sans aucune intervention extérieure, au bout d’un certain laps de temps. « Un rhume traité dure 7 jours, un rhume non traité dure une semaine » résume bien cet état de fait ;

  • l’effet placébo est l’effet qu’a un traitement juste par le fait qu’on croit que le traitement va être efficace. On parle également des consultations qui auraient un effet placébo, le fait de se rendre chez un médecin ou chez un thérapeute pour lui parler de ses soucis semblant déclencher un processus d’auto-guérison. Peut-être le fait de se sentir soutenu, de savoir qu’on n’est soudain plus seul à chercher un moyen de guérir contribue-t-il à l’effet placébo de la consultation ;

  • les patients dits « difficiles » s’en sortent mieux en cas de maladie grave. Ceux qui posent des questions, s’opposent éventuellement à certains traitements, guérissent plus vite ou plus complètement, sans doute parce qu’ils participent de manière plus active au processus de guérison. A cet égard, et au sujet de tout ce qui a trait à l’effet placébo, au lien entre nos croyances et notre santé, je vous encourage à découvrir les livres du Docteur Bernie Siegel, pédiatre, chirurgien et oncologue, en vous recommandant particulièrement « L’amour, la médecine et les miracles ». Régresser lorsqu’on est malade, adoptant un comportement d’enfant docile face au corps médical, aux thérapeutes ou au personnel paramédical, ne semble pas être la manière la plus appropriée pour recouvrer la santé. Plutôt que d’adopter une attitude passive, qui consiste à laisser faire ceux qui savent, il semblerait que collaborer soit plus adéquat. Vous seuls sentez ce qui se passe dans votre corps. Vous avez une personnalité, des préférences de traitement, des croyances diverses et en tenir compte est essentiel.

Il y a bien longtemps, on a commencé à utiliser l’écorce de bouleau contre les inflammations. Sa substance active a ensuite été synthétisée en laboratoire pour produire l’aspirine. Le gui est prescrit par les anthroposophes pour traiter le cancer et une partie des médicaments anti-cancéreux classiques utilisent la même substance active. On pourrait évoquer des dizaines d’autres exemples analogues. Comment l’homme a-t-il su quelle substance pouvait l’aider à se sentir mieux ou à guérir ? Probablement parce que la connaissance n’est pas qu’intellectuelle mais également intuitive. Avoir suffisamment d’humilité pour le reconnaître, oser sortir des sentiers battus en quittant la sécurité de ce qu’on dit rationnel, permet une approche plus créative de la santé, de la guérison, plus en phase avec la vie.

En vous quittant et pour terminer ma soirée, j’hésite entre aller me blottir contre Lulu qui ronronne à mes côtés tandis que j’écris, à me plonger dans un bain chaud, à faire une courte promenade à l’air frais ou à m’appliquer un mélange d’huiles essentielles relaxantes sur le plexus solaire, 4 activités propices à un retour au calme de l’organisme, susceptibles de favoriser l’endormissement.

Sur cette conclusion en clin d’œil, je vous dis à mercredi prochain !

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