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Mémoire et écriture


J’ai en moi la mémoire de ma grand-mère Geneviève, à laquelle je dois mon deuxième prénom, qui est celle qui m’a donné le goût des récits, ceux qu’on écoute et ceux qu’on conte. Rien qu’à l’évoquer, le souvenir de sa peau épaisse et brune de paysanne de montagne, des baisers mouillés de sa bouche charnue, de l’odeur mélangée, dans sa cuisine, de restes de repas et de bois dont on alimentait le fourneau potager, celui de son parler tellement riche et expressif transmis par sa voix rocailleuse, font affleurer les larmes à mes paupières. Son corps généreux était le contenant de tant et tant d’histoires et, comme elle, je pense que « ces gens qui parlent pas, c’est tant triste, vous trouvez pas ? »

C’est pour ça que j’écris et que j’aime raconter. J’ai suivi, de 2014 à 2016, une formation en recueil de récits de vie à l’université de Fribourg. Ce qui différencie un récit de vie d’une biographie, c’est le fait d’écrire non seulement au sujet de mais pour l’autre, tout en écrivant également sur soi, sur ce que le récit et la rencontre avec le récitant nous fait, ce à quoi il nous renvoie.

Les 3 romans publiés par ma sœur, Anne Bottani-Zuber, « Aline ou les cahiers de ma mère », « Lumières » et celui qui vient juste de paraître « Désirs et servitudes » ne sont donc ni des biographies ni des récits de vie mais s’inspirent largement de notre environnement humain et social, de la vie de femmes de notre famille.

Anne a une belle plume et « Désirs et servitudes » est une succession touchante et savoureuse de ce qu’elle nomme « nouvelles » et que je préfère appeler « portraits ». Paru aux éditions de l’Aire, il actualise la définition que Milan Kundera a donnée du roman, cette « grande forme de la prose où l’auteur, à travers des personnages, examine quelques thèmes de l’existence ».

Courez donc l’acheter, dans n’importe quelle bonne librairie, et… bonne lecture <3

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