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Du bon usage de l'éventail

Nous sommes dimanche le 22 mai 2022 et il fait chaud. Anormalement chaud pour la saison. Comme la chaleur s’est installée d’un coup, beaucoup d’entre nous ont de la difficulté à s’adapter, dorment mal et se sentent fatigués.


Je lis dans la presse qu’on nous prévoit un été caniculaire. Plus de 40 degrés. Plus de 40 degrés ? La plupart de nos maisons ne disposent pas d’air conditionné et je pense avec émotion aux derniers étés de ma mère dans un EMS surchauffé par le soleil. Je pense à toutes les personnes fragiles, âgées ou hospitalisées, aux femmes enceintes également, surtout celles sur le point d’accoucher, qui verront leur santé altérée par la canicule.


Un point marquant de mon existence face à notre devenir a été le visionnement du film « Legacy », de Yann-Arthus Bertrand. Depuis, je n’ai plus peur parce que je sais que c’est absolument irrémédiable. En continuant ainsi, nous allons détruire toute la planète et nous amener à notre perte, nous et nos semblables, nous et toute vie. Alors, plutôt que d’avoir peur, j’oscille entre révolte qui pousse à agir et résignation qui s’accompagne de déni.


Dans mes quelques décennies de vie, j’ai appris quelques choses.


J’ai appris qu’on ne change jamais le cours des événements en attendant qu’autrui commence à le faire, parce qu’il serait plus en charge que nous d’aboutir à un changement.


J’ai appris qu’on ne met jamais fin à une injustice en en créant une autre (et voilà pourquoi – merci à ceux qui me sollicitent à ce sujet – je ne peux valider que les femmes arrivent à la retraite plus tard, mais je milite pour qu’à travail égal elles aient un salaire égal et qu’on présente aux petites filles les mêmes possibilités de carrière qu’aux petits garçons).


Et j’ai appris, enfin, à réaliser que ceux qui poussent des cris d’orfraie lorsqu’on aborde des sujets épineux, toujours au nom de droits individuels qui devraient suppléer les droits collectifs, recourant au besoin à des arguments moralisateurs pseudo-vertueux, pratiquent en réalité la censure : celle de la réflexion avant même celle de l’expression.


Nous sommes trop sur notre planète. Ce qui signifie que les couples qui, à l’heure actuelle, prévoient d’avoir plus de deux enfants, font partie de ceux qui mettent en péril notre avenir (et je parle là, au vu du haut taux de divorces et de remariages, du ratio de un enfant conçu par personne, pour être plus précise).


L’unique solution au réchauffement climatique est la décroissance : celle du nombre d’individus qui peuplent la terre ou celle de notre mode de vie. Entre faire moins d’enfants et diminuer ce que nous appelons qualité de vie et qui alimente un confort continuel, pour tout, que voulons-nous choisir ? (Nous pouvons, bien sûr, choisir les deux.)


Oui, chacun d’entre nous pollue moins que les grandes multinationales. Mais chacun d’entre nous peut faire réellement beaucoup pour initier un changement, dont il est impératif qu’il advienne maintenant.


Oui, les pays occidentaux, ou industrialisés, je ne sais comment le dire, polluent bien plus que les pays du tiers-monde, c’est un fait. Qui ne signifie en aucun cas que nous ne sommes pas trop.


Je ne ressens pas la nécessité d’évoquer tout ce à quoi chacun peut s’astreindre, tant il est facile de l’imaginer, de se renseigner et de le mettre en œuvre. Le changement commence avec chacun d’entre nous. La plus belle contribution de l’être humain à la planète vient de sa capacité à penser la vie, à l’organiser, voire à la créer, en tout cas à la modifier.


Il est inutile de penser aux solutions que devrait amener autrui si, soi-même, on fait partie du problème. La diminution de la natalité est un élément tout à fait aisé à mettre en œuvre. Non, notre désir de nous reproduire, de célébrer la vie, d’éduquer et de transmettre ne justifie pas tout.


Aux enfants ainsi conçus, par nos pulsions de vie, qu’allons-nous laisser ? Qu’allez-vous laisser, que voulez-vous laisser à vos enfants dont vous dites que vous les aimez tant ? Le réchauffement climatique lié à l’augmentation insensée des gaz à effet de serre n’est pas un mythe, mais une réalité. Loin de toute moralisation et du sentiment d’être floué parce que ce sont les autres, toujours les autres, qui devraient commencer à apporter des éléments de solution.


Bonne semaine !



En prévision de l’été, je vous recommande d’ores et déjà de commencer à trouver des solutions individuelles adaptées, et non coûteuses en énergie, pour traverser la canicule qui s’annonce.

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