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"LES MORTS SONT DES INVISIBLES, CE NE SONT PAS DES ABSENTS" (Emile Bougaud)

Edme Louis Victor Bougaud (1823-1888) fut ordonné prêtre, puis évêque, 9 mois avant sa mort. Avant de rechercher son nom sur la toile il y a quelques minutes, j'ignorais tout de l'existence de celui qui fut également professeur et auteur.


C'est par un hasard dont je décide qu'il fait sens que j'ai lu cette citation dans l'avis mortuaire de celui qui me remit, il y a bien longtemps, mon certificat d'enseignante, Monsieur Anselme Pannatier, décédé il y a quelques jours. Il était alors chef du Département de l'Instruction Publique valaisanne. Qu'il repose en Paix. Jamais une phrase ne m'a pas paru si fidèle au reflet de ce qui m'anime quand je pense à "mes" morts. Parce que si les morts des autres sont, eux, réellement absents, "nos" morts, présents de maintes façons dans nos vie, sont bien là. Ils sont juste devenus invisibles (et inaudibles, indécelables par nos 5 sens).


Cette pensée est un réel réconfort pour moi alors je la partage, pour que ceux qui le désirent puissent aussi s'en emparer.


Plus on vieillit, plus le nombre de "nos" morts augmente. Plus, aussi, on vit de deuils, pas seulement ceux d'autres humains et de la relation qu'on avait avec eux, mais tout ce que la vie nous amène à laisser au bord du chemin ou à l'intégrer pour poursuivre la route différemment.


Même si, de mon côté, je pense, dans la lignée du concept d'"individuation" enseigné et médiatisé par Marie Lise Labonté, qui a d'ailleurs créé une "Ecole d'individuation", qu'on ne devient réellement adulte, c'est-à-dire sainement interdépendant, qu'en conscientisant son parcours grâce à une réflexion sur soi qu'on peut mener seul-e ou, de préférence, accompagné-e, je partage aussi l'idée de Judith Viorst, psychothérapeute et écrivaine, que "Il y a quantité de choses auxquelles il nous faut renoncer pour devenir adulte". Propice à une réflexion qui donne du sens et réconforte, parce que tout ce qui donne du sens réconforte, émotionnellement confrontant à la lecture, "Les renoncements nécessaires" font partie des quelques ouvrages qui ont réellement marqué mon parcours personnel et professionnel.


Voici ce qu'en dit le site de Payot :

" Il y a quantité de choses auxquelles il nous faut renoncer pour devenir adulte. On ne peut aimer profondément sans devenir vulnérable à la perte de l'objet aimé et on ne peut devenir un être responsable, conscient, relié aux autres, sans passer par les moments de renoncement, de deuil, de lâcher-prise. " Judith Viorst, avec esprit, courage, lucidité, retrace pour nous le long chemin qui va de la première séparation à la perte des illusions et de la jeunesse.


Sans oublier la réalité de notre propre mort, qui doit nous trouver prêts, et, à l'instant ultime, nous fait grandir encore. Un très beau livre, qui éclaire la théorie psychanalytique de façon vivante, accessible, non doctrinale. Livre personnel, nourri d'expériences, de références littéraires, qui éveille en nous un certain désir de sagesse, nous aide à ouvrir cette porte parfois close, parfois entrouverte, qui nous conduit, dans l'acceptation de ces renoncements nécessaires, sur la voie de la sérénité." La sérénité, c'est tout ce que je nous souhaite à tous, comme ingrédient nécessaire sur le long chemin de nos deuils divers.

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