Dans la vie, tout est récit.
On boit les paroles de quelqu’un qui nous fascine, on est pendu à ses lèvres, on accouche d’un récit.
Quoique de manière subtile et peu palpable avec nos sens habituels, les mots nous nourrissent. On les entend dans notre tête, quand on ne les dit pas à voix haute.
On s’encourage, on se fait peur, on espère, avec un chapelet de mots qui deviennent des phrases, des paragraphes, et parfois des livres.
J’ai la chance d’être née dans une famille qui aime transmettre et dont plusieurs membres écrivent. De la recherche au récit biographique, en passant par le roman, oui, quel bonheur que de lire des récits qui nous rappellent d’où on vient, l’existence de personnes aimées, la description de lieux qu’on a fréquentés.
A tous les cinquantenaires et plus âgés, qui viennent d’une vallée alpine, la lecture de «Sur les traces de mon père » rappellera leur vécu, celui de leurs aînés, et fera frémir leurs racines. On lit principalement ce qu’on connaît déjà, mais à quoi l’écriture donne une autre couleur.
Un père tantôt idéalisé tantôt lointain, mais qui manque et qu’on appelle avec ses mots, la vie dans le Val d’Anniviers, principalement vers la moitié du 20ème siècle, les non-dits et les liens profonds, qui se vivent plutôt que de se dire, j’ai passé une partie de ma journée happée dans le récit de Francine Crettaz. Bouleversée par tous ces mots, à la recherche, moi aussi, de Jules Crettaz, mon oncle, dont j’ai si souvent entendu parler, mais que je n’ai pas connu, née trop tard pour cela, de sa vie et du vécu de sa famille, vu de l’intérieur, lorsqu’est survenu l’impensable : maladie et décès, avant même la force de l’âge.
Que serait un récit qui ne nous émeut pas ?
Bravo, Francine, tu nous fais partager ta quête et les trésors trouvés en chemin !
« Sur les traces de mon père », paru aux Editions Plaisir de Lire, se trouve dans toutes les bonnes librairies ainsi que sur le site de l’éditeur, où il est présenté comme suit.
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