Sortir sans peur !
- Isabelle Vuistiner-Zuber
- il y a 4 jours
- 2 min de lecture
Ce 25 novembre 2025,
Et si, plutôt que de « juste » lutter contre les violences…

… on éduquait différemment nos garçons et on réagissait, toutes et tous, lorsqu’une parole dénigrante est dite, lorsqu’un geste violent est commis devant nous, et qu’on voit une femme être effrayée ?
… on donnait réellement les mêmes perspectives de formation et de travail aux femmes, ne considérant plus certains jobs comme « typiquement » féminins, ce qui est, à coup sûr, le corollaire de systématiquement  moins bien payés ?
… on considérait comme des qualités également féminines : la force de conviction, l’engagement, l’esprit d’initiative, la confiance en soi, l’assertivité, un caractère bien trempé ?
… la violence contre les femmes devenait si inacceptable qu’à chaque événement dont on a connaissance on manifestait toutes et tous dans la rue ?
… on exigeait que chaque juge soit formé à ce que sont la coercition, l’emprise et la mémoire traumatique, ce qui aboutirait possiblement à ce que les femmes qui déposent plainte contre la violence subie ne soient pas revictimisées au tribunal ?
Je suis une femme et, en tant que telle, parce que je suis une femme, j’ai subi de la violence physique, de la violence sexuelle, de la violence psychologique, de la violence économique, toutes choses qui ont impacté de manière importante ma vie et altéré ma trajectoire. J’ai accompagné des connaissances, des amies, des patientes et des clientes auprès de différentes structures d’aide. J’ai aidé à fuir le domicile de victimes en pleine nuit, consolé, rassuré des enfants, visité des blessées, pleuré, avec elles, de peur, de rage et d’impuissance. En tant que professionnelle j’ai écrit des rapports pour diverses autorités et, vraiment, je pense qu’on peut exiger que l’égalité advienne enfin, juste maintenant et sans attendre !
Alors, on pourra enfin, si on est une femme, sortir où on veut et rentrer chez soi, à n’importe quelle heure et par n’importe quel chemin, sans craindre d’être agressée.
Comme le dit si bien notre Office Cantonal de l’Egalité et de la Famille (OCEF), l’égalité est un facteur de protection.



